Les origines (1962–1970)

À l’indépendance de l’Algérie en 1962, le commerce du bois était dominé par des opérateurs privés, principalement étrangers. Ce secteur était fragmenté entre importateurs, grossistes, et détaillants.

Face à cette situation, l’État algérien décide d’intervenir dès 1964 en créant un organe centralisé : le BOIMEX, un groupement d’achat pour les bois et dérivés. Cette structure permet une meilleure organisation des importations, une connaissance approfondie des besoins du marché, et amorce une diversification des sources d’approvisionnement.

Dans le cadre de la stratégie de développement économique national, l’État procède, dès 1970, à la nationalisation des entreprises étrangères opérant dans l’importation et la distribution du bois.

Parallèlement, l’ordonnance n°70-21 du 19 février 1970 établit la SONACOB (Société Nationale de Commercialisation du Bois), qui hérite des actifs de BOIMEX ainsi que des entreprises nationalisées. Elle devient l’acteur central de l’importation et de la distribution des bois et dérivés.

Restructuration et naissance de l’ENAB (1983)

Par décret n°83-435 du 9 juillet 1983, la SONACOB devient l’Entreprise Nationale d’Approvisionnement en Bois et Dérivés (ENAB). Elle est chargée de l’approvisionnement en bois du marché national, de l’élaboration de programmes en lien avec les besoins des clients et de la promotion de la production locale.

Entre 1984 et 1985, une partie de ses unités est transférée aux entreprises de wilaya EDIMCO, avec une redéfinition de ses missions centrées sur l’approvisionnement stratégique.

Passage au statut d’entreprise publique économique (1989)

Le 9 octobre 1989, l’ENAB devient une Entreprise Publique Économique (EPE) sous forme de Société par Actions (SPA). Son capital social initial est de 40 millions de dinars, détenu par plusieurs fonds de participation. En 1994, ce capital est porté à 455 millions de dinars, consolidant sa base financière.

Nouvelles orientations et ouverture du marché

Suite à la fin des monopoles en 1988, l’ENAB adopte une stratégie de diversification. En s’appuyant sur un réseau de 9 unités portuaires et 6 unités commerciales, elle s’ouvre à de nouvelles activités, notamment dans le domaine des matériaux de construction, et envisage des partenariats nationaux et internationaux pour renforcer ses capacités.